Petits pas, bottes de 7 lieux et pieds dans l’plat

Plaidoyer pour la complémentarité dans les groupes humains et les actions.

La France connaît depuis plusieurs mois un soulèvement social sans précédent. Dans le même temps, la prise de conscience de l’urgence écologique et les manifestations pour la justice climatique prennent leur essor dans le monde entier. Partout, de plus en plus de personnes cherchent à agir. Ça bouge et ça fait du bien, parce qu’il est grand temps que les choses changent!

Le chantier est immense, vertigineux et il est parfois difficile de savoir par où commencer. Ces élans collectifs et individuels enthousiasment et donnent de l’espoir. Mais il nous manque encore quelque chose pour nous porter littéralement, pour nous faire sentir que nous sommes capables de gagner ce combat de titans, de relever les défis majeurs de notre temps.

Ce qui nous manque, et que nous pouvons créer et qui d’ailleurs commence à émerger, c’est LE LIEN. Un réseau de liens tissé serré entre toutes celles et ceux qui, au fond regardent dans la même direction: un monde plus juste.

Certains appellent ça la convergence des luttes, d’autres la complémentarité ou encore l’entraide. En permaculture on nomme cela l’interdépendance, l’interaction. Et c’est précisément ce sur quoi toute la permaculture repose. Parce que sans interdépendance, pas de vie. (Rien que ça!)

En effet, si vous observez les systèmes vivants (par exemple une forêt ou votre propre corps), vous conviendrez qu’une partie fonctionne moins bien, voire cesse de fonctionner en dehors de la multitude de liens qu’elle a avec le tout (par exemple un organe séparé du corps humain ne saurait fonctionner seul). A l’inverse, le système entier fonctionne moins bien, voire plus du tout, s’il est privé d’un ou plusieurs de ses éléments.

Ce qu’un.e. permaculteur.trice cherche à faire c’est s’inspirer des systèmes naturels et donc générer, multiplier et renforcer les interactions entre les différents éléments du système. Car plus le système est diversifié, plus il y a d’interactions, plus le système devient résilient et autonome. Cela s’applique aussi bien au jardin qu’ aux groupes humains (et oui la perma c’est beaucoup plus large que le jardinage!). Que ce soit à l’échelle d’un pays, d’une équipe de travail ou d’une famille, chacun.e est unique et apporte sa sensibilité, son expérience, ses faiblesses et ses forces. Elles rentrent alors en résonance avec celles des autres, se consolident et se remuent mutuellement, font foisonner les idées et les perspectives de réalisations. C’est un processus complexe par définition (et pas toujours rose), mais inévitable puisque naturel. Alors pourquoi gaspiller autant d’énergie à toujours vouloir tout cliver?

s’inspirer des modèles de la nature, multiplier les liens pour être plus efficaces

En s’appuyant sur ces pensées on peut légitimement avoir envie de (ré)concilier:

  • Celles et ceux qui choisissent d’agir à petits pas sur leur quotidien AVEC celles et ceux qui décident de mettre de grands coups de pieds dans la fourmilière gouvernementale (beaucoup font d’ailleurs les deux)
  • Celles qui luttent pour la justice sociale AVEC ceux qui se battent pour la planète
  • Telle ou telle pédagogie alternative AVEC les autres
  • etc. la liste est longue

Ne pas être complètement d’accord (et donc potentiellement pouvoir s’enrichir mutuellement) ce n’est pas nécessairement être CONTRE !

Je rêve de voir œuvrer côte à côte les militant.es pour la justice sociale, l’urgence environnementale, les luttes contres les violences faites à toutes les différences qu’elles soient de sexe, de couleur de peau, de genre, de nationalité, de sexualité ou de religion. Sans oublier celles et ceux qui défendent les droits des enfants à être, eux aussi, traités avec le respect, l’ intégrité, l’égalité et la liberté qui leur sont dues. Parce que les violences (trop souvent « ordinaires ») imposées aux enfants font le lit des violences qu’ils seront capables d’infliger aux autres, à la planète ou à eux-mêmes lorsqu’ils seront devenus adultes.

Je me sens hautement concernée par toutes ces causes. Je n’ai pas à choisir mon camp, parce que c’est le même! Et je suis soulagée de savoir que nous sommes nombreux.ses et pluriel.le.s pour faire face à l’ampleur de toutes ces causes à défendre.

Notre diversité fait notre force. A nous de faire en sorte que nos différences fassent partie de la solution et non du problème.

Une réflexion sur “Petits pas, bottes de 7 lieux et pieds dans l’plat

  1. JAMBON dit :

    Bonjour.
    Sur l’instant, nature, après la lecture et comme a chacune d’entre elles.
    Un grand merci pour ce partage, d’échange et de plaisir a chaque phrase, moment vibrant et merveilleux avec ce magnifique discernement de vie…
    L’impermanence…
    Bien à vous…

    J’aime

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