La vie sans supermarché

Pouvons-nous encore accepter de participer consciemment à un système mauvais pour l’environnement et pour l’humain ? Nous avons tou.te.s connaissance des informations sur la toxicité des produits industriels pour la santé et l’environnement, les conditions sociales souvent déplorables de ces productions, la sur-consommation de biens inutiles, la quantité exorbitante de déchets produits par la grande distribution, etc. etc.

Et pourtant, de très nombreuses personnes ressentent encore des difficultés à s’extirper du système de la grande distribution, y compris lorsqu’il s’agit de nourrir/habiller/équiper des enfants. Pas facile de changer les vielles habitudes, même quand on sait qu’elles sont mauvaises.

Les raisons invoquées le plus souvent sont le manque de temps (tout au même endroit c’est « pratique »), d’argent, mais aussi d’idées pour faire autrement. Mais ce n’est pas une fatalité et, vous me connaissez, j’adore démonter les idées reçues. Alors,…

Dans le cadre de la démarche « février sans supermarché », j’ai proposé sur la page instagram du blog, de faire un recueil des astuces mises en places par les un.e.s et les autres pour arrêter d’aller au supermarché. Je vous en livre le condensé dans cet article. Vous allez voir, il y a une foule de solutions pour ne plus avoir à vivre ça:

Photo de Oleg Magni sur Pexels.com

Merci aux personnes qui ont participé en donnant des idées lors de cet exercice d’intelligence collective. Vous trouverez dans cet article leurs réponses rassemblées en 3 catégories ainsi qu’une 4eme intitulée « pour aller plus loin », où j’ai rajouté des idées inspirées de certains principes de la permaculture.

REMARQUE: Ce sont des idées pour inspiration et en aucun cas des yakafokon destinés à vous culpabiliser. Vous êtes grand.e. et responsable. Au diable les « il faut absolument que … sinon t’es pas un.e. vrai.e » et vive l’autonomie ! Le but c’est d’inventer son chemin en conscience et sur-mesure, en accord avec qui nous sommes profondément (et chacun.e est absolument unique). Alors n’oublions pas que la bienveillance commence par soi-même, que la perfection n’existe pas et que c’est tant mieux !

1. S’APPROVISIONNER AUTREMENT

  • Marché du coin
  • A.M.A.P. Associations pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne, proposant un système d’abonnement permettant de recevoir chaque semaine un panier de légumes et autres produits locaux, tout en soutenant des agriculteur.trice.s
  • Producteur.trice.s du coin pratiquant la vente à la ferme
  • Nourriture locale et de saison
  • Achats en vrac (magasin bio, marché,…)
  • Stock de produits locaux à l’occasion de vacances/déplacements
  • Achat des denrées de base en gros/semi gros. Les paysan.e.s et les magasins vendant du vrac peuvent vous faire des rabais si vous achetez en grande quantité. La mise de départ est parfois un peu lourde financièrement, mais vous vous y retrouverez car le prix des denrées alimentaires et en quasi constante augmentation. Vous pouvez aussi vous mettre à plusieurs et partager (groupement d’achat officiel ou informel). Bonus non négligeables : moins d’emballages et de belles rencontres humaines.
  • Artisans travaillant encore « à l’ancienne », pour de beaux objets éthiques et sans perturbateurs endocriniens.
  • Magasins de seconde main
Pas d’emballages jetables, des aliments en vrac ou auto-produits. C’est possible!

2. FAIRE SOI-MÊME

  • Potager et culture de petits fruits
  • Verger
  • Poulailler et autre petit élevage
  • Cueillettes sauvages. Mais attention ! Il faut être sûr à 100% d’avoir identifié la plante. Formez-vous ou consulté des spécialistes.
  • Auto production de ses produits ménagers, cosmétiques, transfos alimentaires diverses (sauce tomate, vinaigre, boissons, etc.) Il y a une tonne de recettes sur le net et dans les bouquins à la bibliothèque.
  • Penser aussi au troc ! On peut même envisager de produire quelques surplus afin de les échanger avec d’autres personnes ayant des talents différents.

3. CONSOMMER MOINS

  • Privilégier la qualité à la quantité
  • Repenser et assainir son alimentation. Si vous voulez continuer à manger exactement comme avant en vous approvisionnant ailleurs cela va vous coûter très cher financièrement! C’est la bonne occasion pour se rapprocher d’une alimentation plus saine, plus simple et plus savoureuse. Moins de sucre, plus de fait maison et d’avantages de fruits et légumes sont de bonnes pistes pour commencer. Les habitudes se changent lentement et il vous faudra peut-être passer (et vos enfants aussi) par une phase de tâtonnement et même peut-être de désintoxication. Pas de panique, c’est normal et ça ne dure qu’un temps. Accrochez-vous ça vaut le coup!
  • Refuser les produits jetables et remplacer par du réutilisable si besoin
  • Réparer
  • Réutiliser
  • Simplifier votre intérieur. Contrairement à une idée répandue, avoir moins d’objets, c’est souvent avoir moins besoin de dépenser.
  • Redéfinir quels sont vraiment nos achats obligatoires/indispensables. Et essayer de se passer de ce qui n’est pas essentiel pour nous (on peut s’inspirer par ex du 0 déchet ou des minimalistes). Attention: Cela ne veut pas dire avoir une vie austère ou ascétique!
  • Faire les courses moins souvent. Moins on y va, plus on trouve des solutions sans acheter et moins on est tenté de déraper. Ici notre rythme de croisière a longtemps été 1 x par mois (avec éventuellement quelques achats à la semaine chez les producteurs pour le frais non produit à la maison). Au passage, ça évite aussi des déplacements et ça dégage du temps.

4. PISTES POUR ALLER PLUS LOIN

  • Réfléchir au sujet « à l’envers » : Commencer d’abord par l’idée de consommer moins, puis celle de faire soi-même, puis, à la fin seulement, chercher les alternatives pour consommer autrement. Ça paraît tout bête mais ça change sacrément le positionnement et donc les perspectives ! Là vous passez du statut un peu green washing (mais nécessaire parce qu’il y a toujours des choses qu’il nous faut acheter) de « consomm’acteur » à celui d’anti-consumériste. Votre nouvelle vie commence ici et, bonne nouvelle, le chemin est rudement épanouissant😊
  • Se méfier des fausses alternatives qui cachent des business juteux: Comme par exemple le marché en plein essor du DIY qui essaie de vous vendre tout un tas de gadgets pour faire ceci ou cela… est-ce vraiment la démarche de simplification à laquelle vous aspirez ? Par exemple, avec 5 ou 6 ingrédients de base, vous devriez pouvoir répondre à tous vos besoins en matière d’hygiène de la maison et du corps. Le reste, c’est du bonus. On peut, si ça a vraiment du sens pour nous, mais on est pas obligé! Idem pour le jardinage.
  • Mutualiser: Regardez autour de vous et comptez le nombre d’objets, ustensiles etc. que vous n’utilisez pas souvent…et ceux dont vous pourriez avoir besoin mais que vous ne possédez pas… ça vaudrait peut-être le coup d’en parler aux copains et/ou aux voisins non ?
  • S’organiser en réseau: Pour mettre en place le point c) mais aussi pour échanger bons plans, recettes, savoir-faire, idées, soutien et pour célébrer ensemble vos avancées !
  • Aller au plus basique: Il y a énormément de choses qui sont plus savoureuses/ belles/légères/authentiques mais aussi plus efficaces et bien moins coûteuses quand la simplicité est passée par là.
  • S’inspirer de l’éthique de la permaculture : Celle-ci comporte 3 piliers : prendre soin de la terre, prendre soin de l’humain et redistribuer les surplus équitablement. Si vous vous demandez systématiquement si les produits que vous vous apprêtez à acheter répondent à ces trois critères, normalement vous devriez pas mal alléger votre panier !
  • Faire ce petit exercice introspectif. Regardez votre « panier » en face et posez-vous  les questions suivantes :

-Qu’est-ce que j’achète (régulièrement) d’inutile ?
-Quel besoin ce genre d’achats superflu vient combler en moi ?
-Comment je me sens avant/pendant/après ces achats ?
-Quels sont les produits dont je ne peux pas me passer ? Quels sont mes essentiels, mes indispensables ?
-Qu’est-ce qui me « nourrit » dans la vie (dans tous les sens du terme) ?

Se créer une vie plus nourrissante : c’est souvent une bonne façon d’éviter d’avoir à combler un manque par des achats et des faux besoins… et ça peut se faire sans sortir son porte-monnaie.

Vous pouvez répondre à ces questions en commentaires si vous voulez échanger avec d’autres ou écrire vos réflexions sur un bout de papier chez vous (l’occasion peut-être d’entamer un « carnet de bord du changement »). Dans les deux cas, je vous en prie, faites preuve d’une grande bienveillance et écartez tout jugement, que ce soit sur vous ou sur les autres.

Sentez-vous libres de répondre, oubliez le politiquement correcte, les « il faudrait que… ». Laissez à tout cela le temps d’infuser (un peu, mais pas trop hein !) avant de passer à l’action.

Je vous souhaite à tou.te.s une belle journée nourrissante! Et si vous avez vous aussi des astuces et des témoignages sur ce sujet n’hésitez pas à les partager en commentaires.

4 réflexions sur “La vie sans supermarché

  1. Audrey dit :

    Je suis déjà une convaincu même si bien sur il me reste du chemin à faire ( sur le coté carnivore de la famille par exemple…) mais je tenais à commenter car je trouve ton article juste extra ! Bravo tout y est !
    En tant que diététicienne, j’ai adoré ce passage :
    « C’est la bonne occasion pour se rapprocher d’une alimentation plus saine, plus simple et plus savoureuse. Moins de sucre, plus de fait maison et d’avantages de fruits et légumes sont de bonnes pistes pour commencer. Les habitudes se changent lentement et il vous faudra peut-être passer (et vos enfants aussi) par une phase de tâtonnement et même peut-être de désintoxication. Pas de panique, c’est normal et ça ne dure qu’un temps. Accrochez-vous ça vaut le coup! »
    C’est fou comme tout ces changements impactent sur différents problèmes de société, ici les problème de poids par exemple, mais aussi la santé générale avec le fait de bouger (en jardinant par exemple), la dépression/l’isolement avec le fait de rencontrer du monde sur les marchés par exemple… Tellement de maux dû au fonctionnement de la société actuelle peuvent être « guérit » ou au moins allégés rien qu’en changeant ces habitudes ! Quelque part c’est rassurant non 🙂 ?

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    • permaculture en herbe dit :

      Oui Audrey je suis d’accord avec toi c’est rassurant de savoir que nous avons prise sur le changement directement depuis notre vie quotidienne. Les choses que nous faisons chaque jour, parfois sans y penser sont en fait les piliers de notre vie personnelle et collective.
      Merci pour tes encouragements qui me vont droit au cœur et pour ton œil de diététicienne. Nous avons tant besoins de professionnel.le.s conscient.e.s pour nous accompagner à nous réconcilier avec la nature ET la manière dont elle s’exprime à travers nous… à commencer par la santé de notre corps!

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  2. Boubou dit :

    Coucou! Ici on est ne pleine transition, on a démarré un potager, nous allons prendre de poules début du mois prochain (poulailler fait de recup’) On achète d’occasion, on répare, on recoud… On minimise en s’inspirant de Marie Kondo (pas de joie, on garde pas, on donne) Pour l’alimentation, j’aimerais au max le vrac mais l’offre est pas terrible par chez moi. Par exemple : le lait en bouteille en verre ? La farine? Alors on fait au mieux en cherchant des solutions !Merci pour les conseils, je m’abonne 😛

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  3. lejardinki dit :

    tellement d’accord avec votre article qui rejoint ma démarche familiale du moment… je déteste aller dans les supermarchés , parfois je regarde le visage des gens qui font la queue et c’est bien triste….ma fille nous encourage à aller vers le zéro déchets , pour elle, c’est primordial! j’ai arrêté l’eau en bouteille, alors que mes reins détestaient l’eau du robinet, mais depuis que je l’ai fait en conscience pour dire stop au plastique, même pas mal aux reins!! et j’ai commencé le sans gluten et les jus et franchement toute l’énergie que je mettais à digérer ma tartine au nutella , la voilà toute disponible pour…faire de l’ordi ( Menfin!)

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