EDIT DU 25.04.2019
J’ai publié cet article il y a un peu plus d’un mois en réponse à des questions récurrentes de la part des instits et de certains parents que je rencontre… mais depuis cette publication, quelque chose me tarabuste. Le positionnement que je souhaite partager à travers ce blog est en effet beaucoup plus radicale (et dérangeante?) et c’est pour mieux l’assumer et la diffuser que je décide d’écrire aujourd’hui ce préambule en forme de points d’interrogations. A celles et ceux qui me demandent des fiches pédagogiques pour organiser des activités nature dans un cadre scolaire je demande:
- Quelques heures passées à observer les insectes ou à planter des salades suffisent-elles à compenser des journées entière à être obligé de rester assis sur une chaise à l’intérieur?
- Une réelle connexion à la nature (préambule absolument nécessaire à la construction d’une conscience écologique chez l’adulte) peut-elle réellement s’opérer à travers des activités imposées? dirigées? évaluées?
- A l’heure où la majorité enfants occidentaux passent de très nombreuses heures devant les écrans et bien peu dehors, à l’heure du réchauffement climatique et des catastrophes écologiques déjà en marche, quel est le rôle/le sens de l’école ?
Je ne répondrai pas à ces questions. Elles sont là pour ouvrir la pensée avec des réflexions plus que pour la refermer avec des réponses. De plus, fidèle à la philosophie de la permaculture, j’aurais tendance à penser qu’il y a autant de solutions que de personnes (ce qui ne nous empêche pas de vivre et de construire ensemble… mais ce sujet est si vaste qu’il sera traité dans un autre article). Enfin, s’il me paraît fondamental de mesurer l’importance et l’urgence d’une mutation profonde de notre société, il me semble tout autant nécessaire de laisser à chacun.e le temps de la transition (paradoxe, quand tu nous tiens!).
Pour relever ce défi de la mutation profonde nous avons plusieurs voies complémentaires: 1. Confronter les différentes postures pédagogiques. Si le rapport de force est parfois nécessaire pour faire sauter les vieux barrages des habitudes et de la peur de l’inconnu, attention à ne pas entretenir le schéma de la compétition. 2. Parvenir à faire dialoguer les approches pédagogiques, aussi éloignées soient elles, pour parvenir à faire un tri radical des modèles à révolutionner + profiter de la diversité présente pour s’inspirer et construire « sur-mesure » ce dont nous avons besoin.
Je laisse donc en ligne l’article ci-dessous et vous invite, si le sujet vous intéresse, à aborder ces ressources (somme toute de très bonne qualité dans leur genre) avec un esprit critique et ouvert. Bonne inspiration à vous!
article du 12.03.2019
Voici une sélection de liens vers des outils pédagogiques s’adressant aux enseignant.e.s du premier et second degré. Cela pourra peut-être servir aussi aux professionnell.e.s de l’éducation/animation et parents instruisant en famille à qui l’on demande de mettre en lien leurs activités nature avec les programmes de l’éducation nationale.
Le site de l’incr’éduc dédié aux enseignant.e.s par le mouvement des Incroyables Comestibles France. Vous y trouverez un pas à pas pour implanter des bacs de plantations dans votre établissement ainsi que de très nombreuses fiches pédagogiques pour travailler sur le thème « ma nourriture, ma planète et moi » avec des jeunes du primaire et du secondaire.
Les fiches pédagogiques du réseau École et Nature proposées selon plusieurs entrées thématiques : débats en classe, arts et nature, eau, déchets, implication des jeunes, projets avec les résidents d’un lieu, favoriser la participation des citoyens, etc.
Les fiches pédagogiques de l’école Salamandre. En puisant dans le fond documentaire de l’excellentissime magazine la Salamandre, ces fiches couvrent le programme du primaire.
Je signale au passage que la Salamandre vient d’éditer un livre nommé « l’école à ciel ouvert » proposant de nombreuses activités pour les cycles 1 et 2 en lien avec les programmes maths, français, art et bien sûr découverte du monde. Je n’ai pas encore eu l’occasion de le lire mais, vu les autrices et la maison d’édition, je dirais qu’on peut y aller quasiment les yeux fermés.

Enfin, en guise de conclusion à cet article, j’aimerais préciser que toutes ces belles activités ne doivent pas nous empêcher d’interroger, voire de remettre fortement en question la notion même de « programme ». La plupart des pédagogies alternatives s’en sont affranchies en démontrant que, si les programmes sont bien confortables pour l’administration, ils sont souvent dommageables pour les enfants, les empêchant d’évoluer à leur rythme et faisant ressentir une très forte pression nocive aux jeunes et aux adultes qui les accompagnent… sans pour autant les aider à obtenir de meilleurs résultats. A méditer en se promenant dans la nature!