HIVERNAGE DU JARDIN POTAGER

Une éternité que je n’ai pas écrit ici!! Mais blog is not dead, me voilà de retour avec un article en forme du tutoriel. Je vous montre pas à pas comment nous préparons notre potager familial pour passer l’hiver en favorisant la vie du sol.

Avant de commencer je tiens à (re)préciser qu’en permaculture il n’y a pas de solution clé en main. Je vous montre ici notre technique, celle qui fonctionne chez nous, dans les conditions spécifiques de notre jardin. A vous de l’adapter à votre projet. Cet article a vocation d’illustration et éventuellement d’inspiration ce n’est absolument pas une vérité à prendre au pied de la lettre.

Avant Après

Quand?

Aujourd’hui je vous montre comment nous hivernons les espaces que nous cultivons du printemps à l’automne. Les planches de légumes d’hiver sont gérées autrement, même si l’idée est sensiblement la même. Je vous en parlerai dans un autre article.

Nous hivernons notre potager avant les premières gelées, quand il n’y a (presque) plus rien à récolter dans le jardin. Il y a encore quelques années, chez nous dans le Jura, cela correspondait à fin septembre début octobre. Avec le changement climatique disons que ça évolue sensiblement. Cette année par exemple nous avons mangé nos dernières tomates (sans serre) en novembre!!!

Je ne donnerai donc pas de date précise pour organiser une opération hivernage de votre jardin… puisque même moi je ne connais pas celle pour le mien! Les années qui viennent vont nous demander à tou.te.s pas mal de capacité d’adaptation, de résilience et de créativité semble-t-il… au jardin et dans bien d’autres domaines de notre quotidien.

Pourquoi?

Vous le savez sûrement déjà, la philosophie de la permaculture se fonde sur l’observation et l’imitation de la nature. Le modèle ultime du permaculteur est la forêt. Et que ce passe-t-il dans les bois en automne? Les feuilles sèchent et tombent au sol, le recouvrant d’un épais tapis.

Si vous avez déjà gratouillé le sol d’une forêt vous avez remarqué qu’il est léger, fin et grumeleux, de couleur sombre, plein de petites bêtes. Bref du pur humus, le rêve de tou.te.s les jardinier.ère.s!

Et bien figurez-vous que tout cela est en grande partie possible grâce à toute cette biomasse de feuilles mortes qui couvre le sol chaque année. Un maxi paillage qui permet de protéger le sol de l’érosion due à la météo et d’offrir le gîte et le couvert à tout un tas de petites bestioles (dont certaines sont microscopiques) et de champignons. C’est cette faune et cette fonge qui, en digérant les végétaux secs et en les rendant à la terre, permettent au sol d’être vivant et en assez bonne santé pour nourrir les plantes.

Je ne vous ferai pas un cours sur le sol vivant ici sinon cet article risquerait d’être trèèèèèèès long. Mais si ce sujet est nouveau pour vous je vous encourage à vous documenter par exemple en lisant cet article de Gilles Domenech auteur du très bon livre « Jardiner sur sol vivant« 

Comment?

A votre tour de jouer! Il s’agit donc de couvrir le sol de votre potager de végétaux secs. En jargon jardinier on appelle ça de la matière carbonée.

Pour savoir quoi utiliser, rappelez-vous un des principes de base de la permaculture qui nous invite à « valoriser et utiliser les ressources disponibles directement sur place ».

Par exemple, moi qui habite dans une région de moyenne montagne dans laquelle il n’y a quasi pas de culture de céréale, je ne vais pas mettre de paille. Même si c’est écrit dans les livres ou en photo sur les réseaux sociaux. Parce que ce n’est pas une ressource directement disponible pour moi et que je serais obligée de la faire venir en camion depuis une autre biorégion que la mienne. Par contre, il se trouve que mon voisin se débarrasse de vieux foin qui trainait dans sa grange et que mon jardin est en bordure d’une forêt de plusieurs centaines d’ hectares… Pour notre jardin familial ce sera donc foin + feuilles mortes.

Gratuit et local. Économique et écologique. En permaculture on appelle cela l’efficience = un minimum d’énergie dépensée pour un maximum de résultat.

Et vous, quelles sont les sources de matières carbonées disponibles autour de chez vous?

Astuces

Si vous vivez en milieu urbain ou en zone résidentielle, pensez aux feuilles des arbres du voisin. Vous savez, celui qui ratisse méticuleusement son gazon pour que ça face « propre » et qui les brûle ou les porte à la déchetterie tous les ans!

Et pourquoi ne pas aller à la rencontre des employers communaux et autres professionnel.les du paysagisme qui gèrent des mètres cubes de matière végétales et ne savent souvent pas quoi faire pour s’en débarrasser.

Si vous utilisez des branchages, mieux vaut les couper en tous petits morceaux ou, mieux encore, les broyer. Rappelez-vous que ce sont des toutes petites bêtes qui vont s’en charger. Facilitez-leur la tâche!

Tous les vieux plans de légumes qui sont dans votre jardin font partie des ressources disponibles. Laissez-les sur place (sauf s’ils sont très malades). Ici nous les découpons en petits morceaux avec une cisaille ou un sécateur de force. Nous ne les arrachons pas, les racines se dégradent directement dans le sol.

Comme nous l’avons vu plus haut, le sol forestier regorge de vie. Je vous invite à aller faire une belle balade dans les bois et à ramener un petit pot de cette terre pour ensemencer celle de votre jardin en bonnes bactéries du sol de la forêt. C’est un peu le même principe que pour faire des yaourts. Et c’est un vrai plus pour votre potager!

Notre hivernage pas à pas

  1. Les récoltes de l’automne sont quasi terminées, on découpe les restes de plants de légumes et de fleurs directement sur place sur place et on les laisse au sol.

2. Nous avons un sol très pauvre, cette année nous avons choisi de l’amender avec du fumier bovin déjà bien composté. Cette étape n’est pas obligatoire. Nous-même nous ne la réalisons pas tous les ans. Si vous décidez de le faire allez-y mollo. Trop de fumier peu déséquilibrer votre sol et favoriser des plantes dont vous n’avez pas forcement envie dans votre jardin comme le liseron, le rumex ou les orties.

3. C’est le moment d’aller chercher la matière carbonée. Pour nous c’était donc feuilles et vieux foin. Je précise que quand on prélève des feuilles en forêt on le fait avec parcimonie, en changeant régulièrement d’endroit pour ne jamais mettre le sol forestier à nu. Bref pas question de déshabiller Pierre pour habiller Paul!

4. On répartit tout ça au sol. Nous mettons les feuilles dessous (plus légères, elles risquent de s’envoler au premier coup de vent) puis le foin et enfin nous recouvrons avec les grilles de récup’ qui nous servent à faire grimper les haricots pendant l’été. Les grilles maintiennent le mulch au sol et ça nous permet au passage de stocker utilement ce matériel certes pratique mais néanmoins très volumineux. « chaque élément a plusieurs fonctions » ça aussi c’est un principe de base de la permaculture.

Toute cette matière organique va être digérée pendant l’hiver par les organismes du sol. Au passage les vers de terre et leurs copains vont aérer la terre en creusant leurs galeries + fabriquer le fameux complexe argilo-humique (Merci les copains!!!). C’est aussi un gîte de choix pour les insectes prédateurs de limaces, et je suis bien contente de les héberger ceux-là aussi.

Au début du printemps on retirera le restant de mulch pour laisser la terre se réchauffer. Et ce sera reparti pour un tour de la grande roue des saisons!

Voilà j’espère que cet article vous aura été utile. N’hésitez pas à laisser un commentaire en-dessous pour partager vos astuces, vos éventuelles questions et vos techniques à vous.

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