Suite à l’article précédent sur le sit-spot, voici quelques, pistes de réflexions, tips et idées de mise en œuvre pour adapter efficacement cette activité solitaire à une pratique en groupe. Si vous n’avez pas lu le premier article, je vous invite à le faire avant de continuer
Les paragraphes suivants ont pour but de vous faire bénéficier de mon retour d’expérience et de vous partager les solutions co-construite avec les jeunes que j’accompagne, pour que vous puissiez librement vous en inspirer.
Garder à l’esprit les objectifs premiers
Si vous mettez en place cette activité avec des enfants, que ce soit chez vous ou dans le cadre de notre profession, l’idée est de favoriser au maximum l’effet immersif du sit spot en tendant vers l’idéal énoncé ci-dessus. Or pour y parvenir il vous faudra d’abord vous adapter à leurs besoins avec bienveillance.
Chacun son endroit, c’est le top. Toutefois, gardez à l’esprit que rester seul en nature peut être anxiogène (ou simplement très inhabituel, donc inconfortable). Souvenez-vous aussi que l’isolement peut être assimilé au rejet et à la punition ou a des vécus antérieurs désagréables, trop d’enfants faisant malheureusement encore l’objet de mise « au coin » et autres exclusions. Avec la conscience de tout cela, recentrez-vous sur votre but premier: prenez garde de ne pas transformer cette expérience en séance de torture, mais tâchez d’abord et avant tout de permettre aux jeunes de vivre une expérience positive en nature.
Il vous faudra donc certainement accepter de prendre le temps de déconstruire les imaginaires et de permettre à chacun.e de prendre confiance et s’adapter à un environnement pas toujours si familier.
Pour débuter la séance, vous pouvez commencer en groupe, en les invitant à fermer les yeux et la bouche avec vous et à noter les observations de leurs 3 sens restants, puis, après une minute, à les partager avec le groupe. Ce temps est bien sûr à adapter en fonction de la maturité du groupe. Gardez à l’esprit qu’on ne cherche pas la performance ni la durée mais simplement à toucher l’état d’intériorité et le sens de l’observation, ne serait-ce que brièvement.


Un pas après l’autre
Ensuite, prenez le temps d’expliquer l’activité avec des mots simples et parlants, puis n’oubliez pas de rappeler les consignes de sécurité (On prend soin de soi, des autres et de la nature). Pour poser d’emblée une ambiance silencieuse, ma technique favorite consiste à rassembler le groupe tout près de moi et à parler très doucement, presque en chuchotant.
Après cette introduction, laissez chacun.e explorer librement les environs (à vous de définir un périmètre si cela vous paraît nécessaire) et prendre tout son temps pour choisir SON sit-spot.
Comment reconnaître son sit spot? Un endroit qui nous attire naturellement, où l’on se sent bien et duquel on puisse observer tranquillement la nature environnante. La meilleure boussole pour ce faire reste l’instinct… Voilà qui nous rapproche déjà un peu plus de la nature, de notre nature 😉
Une fois le sit spot choisi, on reviendra chaque fois au MÊME endroit. A vous de leur faire sentir la magie et l’importance de la rencontre avec LEUR petit coin de nature, sans pour autant leur mettre la pression. Réutiliser à chaque séance le petit exercice sensoriel proposé plus haut peut constituer un porte d’entrée efficace. Vous pouvez bien évidemment choisir un autre exercice , mais dans tous les cas celui-ci doit amener à un état plus avancé de calme, d’intériorité et de connexion à la nature.
Simplicité et fluidité
Voici maintenant quelques tips indispensables pour des séances agréables et faciles à mettre en œuvre:
- Jouez-le jeu! L’exemple est communicatif. Trouvez votre spot à vous (stratégique pour pouvoir rester accessible si besoin, sans pour autant le ur donner la sensation de les déresponsabiliser)
- Certains enfants, en fonction de leur âge et de leur personnalité, auront peut-être besoin d’être encouragés, accompagnés, voire de rester avec vous dans un premier temps. D’autres partiront à l’aventure plus loin. Chacun.e est libre de suivre ses élans, dans le respect des autre et de soi-même.
- Chaque spot est unique et valable. Ni mieux, ni moins bien, juste différent. Évitez les jugements de valeur.
Le grand moment
Il ne vous reste plus qu’à savourer ce moment de communion avec la nature. (voir article précédent pour les questions techniques de base)
A l’issue du premier temps d’observation, vous pouvez éventuellement distribuer aux participant.e.s un petit carnet dans lequel ils pourront tenir le journal de leurs observations extérieures et intérieure (j’ai vu/entendu/senti ci ou ça, je me suis senti comme ci ou ça avant/pendant/à la fin de la séance). Mais cela devra se faire toujours en marge des séances et pas quand les enfants sont sur leur spot, au risque de perdre le bénéfice de cette expérience immersive.
Rétroaction
Je vous encourage vous aussi à prendre quelques notes sur vos impressions ainsi que sur les réussites ou petits loupés de chaque séances. C’est souvent un très bon moyen de progresser quand on met en place de nouvelles pratiques.
Et si vous avez envie de partager vos retours d’expérience en commentaire sous cet article, je suis certaine que cela pourra être profitable pour toute la communauté des lecteur.ice.s de ce blog.
A bientôt et bonne immersion nature ;)