Quand on commence un jardin, on est toujours plein d’entrain, d’empressement… et d’idées préconçues! Depuis 15 ans que j’observe et accompagne des jardins pédagogiques, je constate qu’ il y a des erreurs qui sont quasi systématiques, qui vous coûtent souvent beaucoup de temps et d’énergie et peuvent parfois mener à un sentiment d’échec, voir de découragement. Mais pas de panique! Que vous soyez, parents, grands-parents, professionnel.les de l’éducation ou que vous rêviez de monter une ferme pédagogique, cet article est là pour vous aider! Et vous allez voir, ce n’est pas très compliqué… il suffit juste de faire un pas de côté.

1. Utiliser de petits bacs hors sol

Oui je sais c’est mignon, il y a plein de belles photos qui circulent sur le net et, de prime abord, cela pourrait paraître cohérent de jardiner dans des contenants de récupération. En plus, je vous l’accorde, beaucoup d’espaces dédiés aux enfants sont goudronnés (ce qui est un non sens absolu!) et il n’est pas évident d’y implanter un jardin. POURTANT, je vous promets que ce genre de petits bacs hors sol, c’est la garanti d’avoir des cultures au mieux très contraignantes et gourmandes en temps, au pire complètement desséchées.

POURQUOI? Parce que les contenants coupés du sol sont beaucoup plus exposés à la chaleur et au dessèchement que les jardins en contact avec la « vraie » terre. Et moins ils sont volumineux, pire c’est. Si vous n’êtes pas là tous les jours pour arroser, vos plantations souffrent et périclitent ainsi que tous les petits êtres vivants présents dans le sol. Et ça, ce n’est vraiment pas ce que vous avez envie de vivre ni de faire observer aux enfants!

LA SOLUTION? Exit les caisses palettes, pneus et autres boîtes de récup. Bonjour bacs sans paroi au fond ou buttes surélevées, le tout directement posé sur la pelouse. Si vous n’avez aucun espace sans béton, faites appel à votre créativité et au réseau local et ouvrez vos perspectives: Un talus à aménager? Un terrain communal ou privé qu’on pourrait vous prêter? D’autres habitants du quartiers qui voudraient faire un jardin partagé? En permaculture on a une devise: la seule limite, c’est votre imagination!

2. Planter des légumes d’été

Un grand classique des erreurs au potager pédagogique consiste à tout miser sur les légumes d’été. Normal, quand on pense jardin on pense tomates, courgettes et toute la ribambelle des légumes méditerranéens.

POURQUOI? Parce que quand on regarde mieux, on découvre que le jardin pédagogique a des contraintes intrinsèques… dont l’absence estivale des participants et des encadrants!!! Et oui, il y a de grandes chances pour qu’il n’y ait personne entre fin juin et début septembre. Alors éviter de planter seulement des légumes qui se récoltent à cette période ou qui risquent de mourir sans arrosage pendant l’été.

LA SOLUTION? Heureusement, la nature regorge de diversité et il existe plein d’autres choses merveilleuses à planter. je vous ai fait une loooongue liste avec plein d’idées dans un article intitulé quels légumes pour des récoltes en dehors des dates de vacances?

3. Exclure les enfants du processus de conception du jardin

Alors là, on touche à une erreur bien trop souvent commise et pas seulement au jardin. Étrangement, dans notre société, les premiers usagers sont souvent les moins consultés… et ensuite on s’étonne d’un manque d’implication!?! Et sur ce plan là, les enfants sont les grands oubliés. Il est rare qu’on leur demande leur avis, y compris sur des sujets de base: quoi et quand manger, à quelle heure se réveiller, comment s’habiller etc.

La permaculture c’est prendre soin de la terre, mais aussi prendre soin des humains. Et pour ce faire on a un principe qui nous guide « intégrer plutôt que séparer ».

CONCRÈTEMENT? Prenez du temps avant de passer à la réalisation pour impliquer les plus jeunes dans le projet. Dressez l’inventaire de leurs envies, faites des dessins et des plans ensemble. Prenez-les vraiment en compte, tout en leur expliquant que vous ferez un mélange entre leurs demandes et les contraintes extérieures. Vous êtes une équipe et iels ont besoin de se sentir partie prenante du projet. Faîtes avec eux et pas pour eux, sinon vous risquez de finir à lutter contre eux pour qu’iels participent. Ne perdez jamais de vue qu’un jardin pédagogique est une expérience humaine autant que végétale.

Voilà pour les 3 écueils les plus courants. J’espère vraiment que cet article pourra vous être utile et vous permettra d’économiser votre précieuse énergie, dont le jardin, les enfants et vous-même avez grand besoin. Si à votre tour vous avez envie de faire profiter de votre expérience avec la communauté des lecteurices de ce blog, n’hésiter pas à témoigner dans les commentaires!